Réalisateur : Henri-Georges Clouzot  

Acteurs Principaux : Herbert Von Karajan,

Yehudi Menhuin

Producteur : Herbert Von Karajan

Genre : 5 films documentaire

Sortie : 1965-1967

Ayant droit : Unitel Classica

Synopsis : Ayant admiré Le Mystère Picasso d’Henri-Georges Clouzot, Herbert von Karajan proposa à ce dernier de réaliser une série de cinq films de concerts sur la musique, dont celui-ci est le premier. Avec au programme le “Concerto pour violon et orchestre n°5 en la majeur” de Mozart, le cinéaste filme un échange passionnant entre le chef d’orchestre et le violoniste Yehudi Menuhin.

​REVUE DE PRESSE

Article dans Libération de novembre 1995

Karajan nous confie en 1967 : «Je tire le chapeau devant un homme qui n’est pas un musicien professionn el et qui apprend une partition comme le Requiem en dix jours. D’arriver là où vous êtes maintenant, ça m’a pris dix années. Mais je vous dois beaucoup plus. Je me suis rendu compte combien vous m’avez libéré de tout complexe», écrivit Herbert von Karajan à Henri Georges Clouzot, dans son français inexact, en janvier 1967. Les deux hommes venaient de tourner un film de concert du Requiem de Verdi. Ce Requiem conclura, dans trois semaines, la rétrospective consacrée au Louvre à leur collaboration, unique dans l’histoire de la musique filmée.

Les treize caméras, les 70.000 mètres de pellicule, firent de cette ultime collaboration la plus stakhanoviste. L’utilisation de la couleur, pour la première fois, rompit le charme plastique des films antérieurs, replongeant la musique dans le réel, via la carnation de ses exécutants et leur accoutrement. C’était donc le moment de se séparer, Karajan ayant assez profité du talent dramaturgique de Clouzot.

Car, si ce dernier film fut un peu une bavure ou un avant-goût des découpages mécaniques, qui sont depuis la règle du concert filmé (enchaînement sec sur les instruments au fur et à mesure qu’ils interviennent), les quatre films qui précédèrent sont exceptionnels. En 1963, Clouzot rencontra Karajan. Musicien lui-même, le réalisateur s’impose comme l’interlocuteur du chef. Autant qu’une collaboration, c’est une rivalité, qui commence. Ensemble, ils esquissent pour la télévision allemande un projet en treize films sur l’Art de diriger. Chaque émission devrait intégrer une répétition et un concert filmé. En fait, seules cinq seront achevées, entre 1965 et 1967.